Algérie : la présidence tire à boulets rouges sur Macron

Macron Algérie polémique

Actualité politique – La présidence algérienne a répondu hier samedi aux récentes déclarations du président français Emmanuel Macron sur l’Algérie, ce qui a nourrit davantage la polémique sur la crise entre les deux pays.

Les relations entretenues entre l’Algérie et la France semblent se dégrader de jour en jour. En effet, une vive polémique a pris place après les déclarations du président français Emmanuel Macron sur le pays africain.

Tout a commencé avec l’annonce faite par le porte parole du gouvernement français Gabriel Attal la semaine dernière. Celle-ci concerne la réduction du taux de visas accordés aux Algériens de 50% à cause du refus de ce pays d’Afrique du Nord de délivrer des laissez-passer consulaires à ses ressortissants expulsés par la justice française. « C’est une décision rendue nécessaire par le fait que ces pays n’acceptent pas de reprendre des ressortissants que nous ne souhaitons pas et ne pouvons pas garder en France » a-t-il déclaré à Europe 1.

Selon le ministre de l’intérieur français, Gerald Darmanin, la décision a été réfléchie lors d’une réunion avec le président de la république française il y a déjà un an. « On leur dit tant que vous ne reprenez pas vos compatriotes, on n’accepte pas vos compatriotes » a-t-il dit mercredi dernier aux médias RMC et BFMTV.

En réaction, le ministère des affaires étrangères a convoqué mercredi 29 septembre, l’ambassadeur de France François Gouyette « pour lui notifier une protestation formelle du gouvernement algérien suite à une décision unilatérale du gouvernement français affectant la qualité et la fluidité de la circulation des ressortissants algériens à destination de la France ».

Déclarations de Macron sur l’Algérie : la polémique enfle

« Il n’y aura pas d’impact sur ce qu’on évoque. On va s’attacher à ce que les étudiants et le monde économique puissent le garder (le visa pour la France, ndlr). On va plutôt ennuyer les gens qui sont dans le milieu dirigeant, qui avaient l’habitude de demander des visas facilement » avait déclaré Macron aux sujet de la réduction des visas aux Algériens. Il a également évoqué « une histoire officielle » qui est « totalement réécrite » et qui « ne s’appuie pas sur des vérités » mais sur « un discours qui repose sur une haine de la France ». Les médias algériens ont grandement critiqué ces propos.

L’Algérie a tenu à répondre aux déclarations du côté français par le biais d’un communiqué publié hier soir. « À la suite des propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribué nommément au président de la république française, l’Algérie exprime son rejet catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures que constituent lesdits propos » a écrit la présidence algérienne.

La même source estime que les propos en question « portent une atteinte intolérable à la mémoire des 5.630.000 martyrs qui ont sacrifié leurs vies pendant la résistance héroïque à l’invasion coloniale française ainsi que pendant la guerre de libération nationale ». La présidence a également évoqué « les crimes de la France coloniale en Algérie » qui « sont innombrables et répondent aux définitions du génocide contre l’humanité » en soulignant que les tentatives de cacher ces crimes et massacres sont « inutiles ».

« Cette intervention désolante qui heurte fondamentalement les principes conduisant vers une éventuelle coopération algéro-française en matière de mémoire, tend à la promotion d’une version justificative du colonialisme au détriment de la vision établie par l’Histoire de la légitimité des luttes de la libération nationale, au moment où personne ne peut pardonner les crimes des forces coloniales, y compris les massacres du 17 octobre à Paris que l’Algérie et sa diaspora établie en France s’apprêtent à commémorer dans la dignité » a-t-elle ajouté.

« Face à cette situation inadmissible engendrée par ces propos irresponsables, le président de la république a décidé de rappeler immédiatement l’ambassadeur d’Algérie auprès de la république française pour une consultation » a conclu le communiqué.

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