Algérie actualité – La compagnie aérienne nationale, Air Algérie, semble avoir découvert une stratégie efficace pour accroître sa rentabilité. Depuis octobre dernier, la compagnie aérienne a revu sa politique bagage en abandonnant le système de tarification basé sur le poids au profit d’un système par pièce. Cette modification pourrait-elle rendre la compagnie nationale plus rentable en facturant des frais supplémentaires pour les bagages excédentaires ?
Dorénavant, les passagers d’Air Algérie ont droit à un seul bagage en soute de 23 kg inclus dans le tarif du billet. Pour ajouter une deuxième ou une troisième valise, les voyageurs doivent s’acquitter de frais supplémentaires variant en fonction du pays de départ.
Les frais supplémentaires sur les bagages représentent une source de revenus considérable pour la compagnie aérienne. Par exemple, au départ de la France vers l’Algérie, le coût de la première pièce supplémentaire est fixé à 80 €, tandis que celui de la deuxième pièce s’élève à 150 €. Pour les voyageurs avec deux bagages supplémentaires, cela équivaut à près de la moitié du prix du billet. En cabine, Air Algérie autorise le transport gratuit d’un seul bagage d’un poids maximal de 10 kg.
Cette politique restrictive adoptée par Air Algérie vise à « se conformer aux normes internationales ». Cependant, connaissant les habitudes des voyageurs algériens, qui ont tendance à voyager avec plusieurs bagages, il est plausible de considérer cela comme une opportunité lucrative pour la compagnie.
En comparaison avec les compagnies aériennes low-cost en Europe, les frais supplémentaires, notamment sur les bagages, génèrent des revenus significatifs, parfois surpassant ceux générés par la vente des billets. En 2023, les compagnies Ryanair, easyJet et Wizz Air ont accumulé plus de 8 milliards d’euros grâce à ces frais, comprenant les bagages, l’embarquement prioritaire et l’impression des cartes d’embarquement dans les aéroports.
Il est intéressant de noter que ces trois compagnies low-cost ont réalisé des bénéfices considérables grâce aux frais supplémentaires, dépassant largement les revenus issus de la vente des billets d’avion. Ainsi, il semble évident qu’Air Algérie pourrait également tirer profit de sa nouvelle politique bagage, mettant ainsi fin à une générosité excessive.
Lors du lancement de cette nouvelle politique, la réaction majoritairement négative des voyageurs algériens, contraints de payer davantage pour leurs bagages, confirme cette perspective. À moins d’un changement radical dans leurs habitudes de voyage, la propension des voyageurs algériens à voyager avec plusieurs bagages représente une opportunité en or pour Air Algérie.
En plus de cette tendance à voyager avec des bagages supplémentaires, les restrictions sur l’importation de divers produits renforcent cette opportunité, contribuant ainsi aux revenus d’Air Algérie. En 2022, la compagnie aérienne a réalisé un excédent financier après sept années de déficit, selon son PDG qui a affirmé que cette amélioration financière devrait se maintenir en 2024.
Avec une gestion judicieuse de sa nouvelle politique bagage, bien que cela puisse ne pas être favorable aux voyageurs algériens, Air Algérie semble avoir trouvé une solution pour sortir de plusieurs années de déficit financier et améliorer sa rentabilité.
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