Le Bureau unifié automobile algérien (BUAA) s’apprête à franchir une étape majeure dans la digitalisation des services d’assurance de véhicules en Algérie. Avec une vision tournée vers l’avenir, l’organisme met les bouchées doubles pour transformer l’assurance automobile et simplifier la vie des conducteurs. Parmi les innovations en préparation, le constat amiable électronique et un fichier national des véhicules assurés se démarquent comme des projets ambitieux qui promettent de révolutionner le secteur.
« Nous avons des propositions de projets qui sont à l’étude au niveau du BUAA pour les soumettre bientôt à l’Union algérienne des sociétés d’assurances et de réassurances (UAR) et à la Commission de supervision des assurances (CSA) en tant qu’organe régulateur », confie Walid Saoud, directeur général du BUAA à l’APS. « Il s’agit du E-constat, un projet majeur qui concerne la mise en place du constat amiable électronique. », ajoute-t-il.
L’idée est simple mais révolutionnaire : en finir avec la paperasse et permettre aux automobilistes de déclarer un accident en quelques clics via une plateforme numérique. Cette innovation permettrait non seulement de gagner du temps, mais aussi d’accélérer le traitement des sinistres et d’éviter d’interminables allers-retours entre compagnies d’assurances. Le projet est actuellement en phase de développement avant d’être testé puis déployé à grande échelle.
L’assurance automobile en Algérie est un véritable poids lourd du secteur. Chaque année, plus d’un million de déclarations de sinistres sont effectuées, occasionnant des files d’attente et des délais parfois exaspérants. En 2024, pas moins de 847 000 déclarations ont déjà été enregistrées. Une digitalisation de ces processus pourrait marquer une rupture et offrir un gain d’efficacité sans précédent.
Mais le BUAA ne compte pas s’arrêter là. Son plan d’action prévoit également l’amélioration des plateformes déjà existantes, notamment E-recours, afin d’y intégrer des fonctionnalités avancées. « L’objectif est d’offrir un système plus sûr, plus intuitif et capable de s’adapter aux exigences croissantes du marché », souligne M. Saoud.
Par ailleurs, l’un des projets phares concerne la mise en place d’une E-attestation, qui remplacerait progressivement les attestations d’assurance papier. « Cette initiative permettra de lutter efficacement contre la fraude et de faciliter les contrôles des autorités », indique le responsable. Il s’agit d’un pas de plus vers la modernisation et la transparence dans le domaine des assurances.
Autre avancée attendue, la création d’un fichier national des véhicules assurés, qui constituera une base de données centralisée pour tous les véhicules couverts par une assurance en Algérie. « Les compagnies d’assurances pourront y accéder facilement afin de vérifier des informations essentielles et assurer une meilleure traçabilité », explique M. Saoud. Une telle mesure pourrait limiter les abus et améliorer la gestion des risques sur les routes algériennes.
L’impact de ces changements se fait déjà ressentir. La plateforme E-recours, lancée fin 2022, a permis d’enregistrer près de 284 576 réclamations pour un montant total de 11 milliards de dinars en 2024. Ce succès illustre bien l’appétit du secteur pour des solutions numériques qui rendent les procédures plus fluides et plus efficaces.
Derriere cette transformation digitale se cache une stratégie plus large qui vise à moderniser l’ensemble du système assurantiel algérien. En 2023, l’assurance automobile représentait à elle seule 45,6% de la production des assurances de dommages, avec un chiffre d’affaires approchant les 65,8 milliards de dinars. Une industrie aussi cruciale ne pouvait rester à l’écart de la révolution numérique.
Si tout se passe comme prévu, la digitalisation des services d’assurance pourrait bien transformer le quotidien des propriétaires de véhicules et faire de l’Algérie un modèle régional en matière d’innovation dans le secteur. Le BUAA, avec ses multiples initiatives, montre que le futur de l’assurance automobile est déjà en marche.
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